23 Août 13, départ de Nuku-Hiva
Daniel's Bay |
Dernier regard à
« Daniel’s Bay », Nuku Hiva. Petit pincement au cœur de quitter nos
nouveaux amis Teiki et Kua si adorables, et cet endroit d’une beauté à couper
le souffle…(quand le soleil est de la partie)! Il est aussi impératif qu’il y
ait une petite brise sinon ce lieu est infesté de nonos (sorte de moustique
microscopique dont la morsure démange plusieurs jours !)
Les trois prochains jours
s’annoncent très calme. Nous en profitons pour caper plein Est sur Ua-Huka,
dernière des six iles habitées des Marquises que nous n’avons pas encore pu
visiter. Les rares endroits où l’on peut ancrer à Ua-Huka sont des baies
exposées à la houle Est-Sud Est donc impraticable dès qu’il y a un peu de vent.
Une fois n’est pas coutume, nous entamons donc notre traversée au moteur et
sortons la ligne de pêche.
Dauphins !!! |
Soudain, ça saute de tous
côtés : de grands dauphins jouent durant 30 min. à la proue du bateau. A
plat ventre sur le filet on peut presque les toucher. Je tourne la tête pour
apercevoir à temps un bateau moteur qui nous fonce droit dessus ! L’océan n’est pas assez grand ?!? Je
file aux commandes pour modifier le cap et voit la ligne de pêche s’agiter. On
ralentit le bateau (facile pour une fois haha) et Tor sort une magnifique
Dorade Coryphène, miam.
Dorade coryphène |
Le temps de lever les filets,
préparer un sashimi et le reste pour le congélateur, un vent N-E se lève. Quel
bol ! Toutes voiles dehors, nous poursuivons notre route.
Ua-Huka |
Ah si j’étais peintre !
En approche de Ua-Huka je ne peux en détacher mes yeux. L’île offre toute une
palette de couleur allant du vert foncé sur la montagne du fond, au rouge ocre
sur les rochers et les falaises en avant, passant par tous les dégradés de
couleurs changeantes suivant la luminosité. Quel spectacle !
Petit détour pour aller voir
de près cette fameuse « île aux oiseaux » : Teuaua (prononcez Te
ou a ou a) J refuge de milliers de sternes fuligineuses ou
« kaveka ».
Les habitants de Ua-Huka ont
installé une corde à l’extrémité la plus basse de cet îlot afin de venir récolter
des œufs.
Teuaua |
L’accès est une
aventure ! Le bateau ne peut pas s’approcher trop près des rochers donc il
faut atteindre la paroi rocheuse à la nage et grimper à la corde le long de la
falaise. Ensuite le spectacle est assez saisissant : d’innombrables kaveka
recouvrent l’ile avec leurs nids dans un vacarme et une puanteur
indescriptibles. La manière de récolter les œufs est singulière et…assez
tragique: afin d’être sûr que la cueillette soit la plus fraîche possible, les
autochtones traversent l’île en suivant une ligne droite et écrasant tous les
œufs se trouvant sur leur passage. Ils reviennent ensuite sur leurs pas et
ramassent les œufs non écrasés qui ont été pondus entre-temps. Les volatiles
n’apprécient pas la plaisanterie et deviennent agressifs. Mieux vaut prévoir
une casquette bien épaisse car remake des « oiseaux » d’Hitchcock
garantit !
Entrons dans la baie Vaipaee surnommée
également : la baie Invisible car son entrée étroite et sa forme recourbée
empêchent d’en voir le fond depuis le large.
C’est effectivement très étroit ! On s’y reprend à deux fois afin
de positionner notre ancre entre la paroi rocheuse et les bateaux de pêche des
locaux . Je « joue des manettes » afin de garder Yum-Yum face au vent
le temps que Tor installe une 2ème ancre à l’arrière. ..1h plus tard, notre
mouillage est sécurisé, on peut enfin se poser. Mais l’endroit reste
impressionnant , dû au vacarme du vent et des vagues s’engouffrant dans cette
étroite faille, et on ne dort pas bien.
Vaipaee |
24 août 13
Débarquement de l’équipage et
de nos vélos… épique ! Malgré le fait que l’on commence à avoir l’habitude…
Deux hommes à la mine patibulaire arrivent dans
une jeep. Je m’approche pour les saluer et leur demande si on peut laisser
notre annexe attachée au quai pour la journée. Ils me regardent sans répondre
avec des yeux tous ronds ! Je leur demande alors : parlez vous
français…? Là, les types se démontent et me sortent en
« franco- Marquisien » : elle est bien bonne celle là, bien
sur crénom d’une pipe que j’ti parle français !!! Ti es en France ici,
Madame et pas besoin d’avoir peur de nous, on ne va pas te draguer!!!
J’éclate de rire et traduit pour Tor. Les gars se dérident illico quand ils
entendent le prénom : Tor : Waouhh comme le Dieu ? avec le
marteau ?? Ils sortent des bières (je refuse poliment …il est 9h du
mat !) mais Tor ne peut faire autrement que de trinquer avec eux.
Nos 2 pêcheurs fort
sympathique nous demandent à brûle pour point si, en mer, nous avons vu
« des lumières »…? Et ils nous content une histoire étrange qu’ils
leurs est arrivés lors d’une nuit de pêche en mer. Ils nous précisent qu’ils
n’avaient ni bu ni fumé cette nuit là quand ils virent soudain au loin une puissante
lumière blanche qui semblait flotter au dessus de l’horizon. Alors qu’ils
l’observaient, la boule brillante se déplaça à une vitesse vertigineuse pour
venir stationner au dessus d’eux. Interloqués, ils essayaient d’en évaluer la
distance quand cette lumière d’une blancheur indescriptible disparu aussi vite
qu’elle était venue.
Ayant déjà entendu cette
histoire de la bouche d’autres navigateurs tout à fait sérieux, je leur dis les
croire sur parole et ils sont ravis ;-)
Non, mis à part Venus (qui
ressemble parfois à un OVNI) et le plancton lumineux, pas vu de lumière
bizarre…Par contre j’ai souvent entendu des voix, féminine en général quand
nous sommes bien loin des côtes…Pas étonnant que les marins croient aux
sirènes !?! ;-)
Nous saluons nos hôtes et
enfourchons nos vélos.
S’ensuit une montée à pic !
Mais le prix en vaut la chandelle J
Panorama grandiose.
Cette île compte plus de
chevaux et de chèvres que d’habitants (589 !) qui sont répartis dans
trois villages.
Nous parcourons les treize
kilomètres qui séparent Vaipaee de Hokatu. En chemin nous visitons l’arboretum
et son exceptionnelle réserve botanique : plus de 300 espèces d’arbres en
provenance du monde entier et une des plus importante collection d’agrumes du
monde…enfin, cela est ce que l’on peut lire dans les brochures de l’OT de
Nuku-Hiva.. En réalité à part de délicieuses mangues qui jonchent le sol et un
joli jardin, on ne voit pas grand chose.
Rencontre avec des villageois
qui nous permet d’organiser pour le lendemain une excursion à cheval sur un des
volcans. On se réjouit !
Dimanche 25, 6.00h du matin,
message sur notre tél. local : les chevaux se sont échappés, la balade est
annulée. A la place on part à la recherche de mangues au fond d’une vallée.
Retour au bateau couvert d’égratignures et de piqures de moustiques mais avec
une précieuse récolte.
Chaque église regorge de superbes sculptures en bois |
D’après le bulletin météo le
vent devrait forcir et tourner sud-est durant la nuit. On ne veut pas prendre
le risque d’être pris au piège au fond de cette faille. Départ pour le seul
mouillage un peu protégé au sud-ouest de l’île.
Puissant sentiment de liberté
de pouvoir aller, venir, partir, revenir ou bon nous semble avec notre bateau.
Quelle chance, quel privilège !!!
Nous posons l’ancre et
restons ébahit par la beauté de ce qui nous entoure. Je pense n’avoir jamais vu
un endroit plus beau au monde ! Pour couronner le tout les dauphins sont
de retour et nous gratifient de super pirouettes.
Lundi 26.8.13
Journée active sur
Yum-Yum : Tor répare notre générateur qui ne démarrait plus (pas de
générateur = plus d’eau ! car notre déssalanisateur tourne à l’aide du
générateur… Glup) et entreprend une réparation de fortune sur notre support de
Gennaker qui s’est brisé hier lors d’un coup de vent dans un grand
fracas !
Quand à moi, gros nettoyage
et « gestion » des fruits et légumes que nous espérons pouvoir garder
le plus longtemps possible étant donné que l’on ne trouve –paraît-il- presque
rien à part les noix de coco dans les Tuamotu, notre prochaine étape.
J’aperçois soudain de grandes
ombres autour du bateau... ? 3 immenses raies Manta !!! On lâche
tout, saisissons nos masques et palmes et sautons à l’eau. Waouhhhh ; -))
Raies Manta |
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