Monday, October 28, 2013

Nuku-Hiva, suite et fin.

Anaho

 Août 2013, Nuku-Hiva.

Totalement séduit par cette merveilleuse île de Nuku-Hiva, nous repoussons notre départ pour les Tuamotu. Il nous reste à découvrir encore quelques mouillages, notamment à l’ouest de l’île.




pétanque à Anaho
 Mais je me suis (re !) cognée mon pouce et doute qu’il soit cassé…donc départ pour Taiohae ou je vais tenter de passer une radio à l’hôpital. Au tél. une charmante dame me dit : « paniproblème » ou plutôt : « Mave Mai » l’hôpital est « ouvert », je peux me rendre sans rdv aux urgences.
Cependant, quand j’arrive à 15.15 h, tout est fermé !?! Je croise le jardinier qui me dit : il est tard ( !?!) revenez demain ! Le lendemain, vendredi, tout est toujours fermé car aujourd’hui, c’est le 15 août ! Idem durant le week-end…
retour à Taiohae
Entre temps, nous rencontrons Mau, tatoueur et instituteur…Tor à qui j’avais proposé (pour rire !) de lui offrir un tatou pour son anniversaire est tout à coup très intéressé. Nous passons la journée chez Mau, il nous explique l’histoire et la symbolique du tatouage Polynésien; moyen que les hommes utilisent pour raconter leur parcours de vie.

Longue discussion avant que Tor choisisse  ses symboles puis Mau passe à l’action: 
1ère étape : dessiner le tout au feutre
1ère étape, encore le sourire...
2ème étape un peu plus douloureuse...séance photo

…Je parviens enfin le lundi matin à passer une radiographie, mais pas à la payer car le secrétaire est absent…(il est 10h du mat, jour ouvrable).
Je reviens le lendemain, mais le secrétaire s’est absenté afin d’emmener sa fille à l’école…hum, je vais l’attendre alors… mais on me signale que ce n’est pas sûr qu’il revienne aujourd’hui ! Je commence à en avoir raz le bol de ces allez retour qui me bouffent chaque fois une demi journée ! Le jour suivant, même scénario !!! J’insiste : il doit bien y avoir une 2ème personne capable d’encaisser une facture dans cet hôpital ?!? car nous quittons l’île demain à l’aube ! Du coup, deux charmantes réceptionnistes remuent ciel et terre afin que je puisse honorer ma facture mais sans succès ! Elles rigolent devant ma mine dépitée me disant que je ne suis ni la 1ère ni la dernière à qui ça arrive…mais l’idée de devoir partir sans payer m’incommode fortement même si ce n’est pas faute d’avoir essayé !
Marquisiennes jouant au loto
 Avant de clore ce « chapitre » sur les Marquises, voici quelques anecdotes assez croustillantes et pour certaines, toujours actuelles ( !) lues dans un vieux bouquin (1877 !) suivies du récit de notre dernière escapade à Nuku-Hiva.

Extrait du livre :
 L’archipel des Iles Marquises, publié en 1877.

M. P.-E. Eyriaud des Vergnes, Lieutenant de Vaisseau qui séjourna de 1868 à 1874 aux Marquises et adressa à M. le ministre de la marine un rapport très-étendu.

…Si l’on veut avoir un historique de ces contrées d’après les Kanaks eux-mêmes, cela devient presque impossible. Les quelques traditions qu’ils ont conservées ne se rapportent pas à des époques bien déterminées et se présentent sous la forme de légendes dont quelques-unes rappellent la Bible, sans qu’il soit possible de savoir de qui leur sont venues ces croyances. Ils ont  conservé les souvenirs confus de cataclysmes effroyables qui ont bouleversé leur pays. Mais tous ces faits sont toujours présentés sous un aspect fantastique qui rappelle les contes de fées et où leurs dieux jouent le plus grand rôle…
Baie d'Anaho
… D’un seul mot, le mot « tapu » les chefs pouvaient interdire complètement à tous leurs sujets, pour un temps illimité, l’usage de telle nourriture ou telle boisson qu’il leur plaisait de défendre, sans que l’on songeât à élever la moindre réclamation ni surtout  violer le Tapu.

Tapu : (taboo)  est encore utilisé de nos jours pour signaler des interdictions.

Montagne vivante...?!
…La famille chez les Marquisiens n’est en aucune façon telle qu’on la conçoit dans tous les autres pays …un père, une mère, ne sont ni le père ni la mère de l’enfant qui naît de leur union, c’est une troisième personne  étrangère le plus souvent, qui usurpe ces titres et qui constitue à elle seule la famille du nouveau-né. Lorsqu’une femme est enceinte, c’est à qui de ses voisins et voisines viendra retenir l’enfant…c’est souvent le plus riche ou le plus influent des solliciteurs qui l’emporte…il est de règle que l’adoptant fasse un cadeau en nature à la famille de l’adopté ; ces cadeaux consistent en étoffes, outils, etc.., mais toujours aussi en un ou plusieurs cochons…
L’enfant naît il reste encore quelques mois avec sa mère, quatre ou cinq mois environ, au bout de ce temps on commence à le sevrer, on lui fait déjà manger de la popoi*, sucer du poisson cru, etc …puis on le remet à sa nouvelle famille qui parfois, habite un autre district, même une autre île.
Cette remise de l’enfant est une vraie cérémonie : l’adoptant vient en grande pompe le chercher chez sa mère, en apportant tous les présents destinés à en payer la valeur. La mère se désole un peu, tous les habitants de la case versent quelques larmes, mais l’enfant emmené, le chagrin se dissipe vite à la vue des cadeaux et surtout d’un cochon tout cuit que l’on mange en souvenir de l’abandonné. (!!! haha )

·      Popoi ou Mei : sorte de purée faite avec le fruit de l’arbre à pain.
 Jeune Marquisien de 11 mois
L’adoption est encore très souvent pratiquée aux Marquises, ce qui certainement, réduit les problèmes de consanguinité vu le faible indice de population.
De 75 à 80'000 habitants lors du premier débarquement  des Espagnols en 1595, la population chuta à 12'000 individus en 1855,  2’080 en 1926 (!?) pour se stabiliser aujourd’hui à 8'200 personnes.

…Peut-être si les Marquises étaient connues de public émigrants, si l’on connaissait les avantages que le pays offre à ceux qui viennent s’y établir, la distance et la durée de la traversée effraieraient moins des hommes intelligents et laborieux…
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Nuku-Hiva, 22 août 2013,  Kaoa ;-) : Bonjour en Marquisien
Daniel's Bay

Nous sommes depuis 2 jours à « Daniel’s Baie » ou Hakatea une crique très sauvage au sud de Nuku-Hiva.
Yum-Yum, Daniel's Bay
Rejoindre la terre ferme en dinghy n’est pas simple…il faut longer de très près les rochers, zigzaguer où il y a assez de fond en tachant de surfer en gardant l’embarcation bien dans le sens des vagues qui déferlent.



 Ensuite on s’enfile dans la rivière que l’on remonte jusqu’à une berge ou l’on peut accoster.


Trois couples assez jeunes vivent dans ce fond de vallée accessible que par bateau. Ils cultivent : citrons, pamplemousses, papayes, bananes etc. qu’ils vendent une fois par semaine aux restaurateurs et indigènes de la capitale : Taiohae.
Sinon ils pêchent, chassent et produisent leur miel.

Hier matin nous partons en excursion afin de marcher jusqu’à cette fameuse 3ème plus haute cascade du monde ( ?!?) Mais la marée est basse… Nos affaires dans un sac étanche, nous ficelons le tout dans le kayak, nous arrivons (tant bien que mal et bien mouillé) jusqu’à l’embouchure de la rivière mais le courant est descendant, il n’est plus possible d’avancer. Nous continuons à pied dans la vase parsemée de coquillages coupants.
Nous rencontrons Kua et Teiki qui nous proposent de nous faire un repas à notre retour de balade.

L’excursion tourne en « grande aventure » haha car il a tellement plut la nuit dernière que les petits cours d’eau à traverser se sont transformés en rivière où  l’en enfonce jusqu’aux cuisses avec un fort courant.



Je suis super prudente, j’ai un peu la trouille de me tordre un genou surtout vu notre position géographique ! Je choisi d’utiliser un tronc d’arbre pour traverser mais je me retrouve bloquée au milieu de la rivière !haha J’y serai encore si Tor n’avait pas volé à mon secours …
A notre retour, Kua nous sert un délicieux repas : chèvre (que Teiki a chassé la veille) au lait de coco avec bananes et fruit de l’arbre à pain, accompagné d’un jus de goyave frais.




Nous partirons demain matin à l’aube pour Ua-Huka ou nous espérons passer 3-4 jours avant de … descendre sur les Tuamotu !




Branches de palme pour la déco du loto du dimanche
 





il y en a des plus malheureux ;-)







Tuesday, October 22, 2013

Nuku-Hiva, bis



Ua-Pu 

Dimanche, 7 juillet 2013,

Ua-Pou - Nuku Hiva

Lors de notre dernière navigation, Yum-Yum n'a pas comptabilisé les Milles parcourus… notre roulette sous le bateau est encore bloquée.

Ce matin avant de partir, j'enfile mon masque, mes palmes et plonge sous le bateau afin de « brosser » la roulette. Mais oh,  surprise ! cette fois ci ce ne sont pas des algues qui la bloque mais une  adorable mini pieuvre qui n'est pas contente du tout de se faire chasser! Comme dans les dessins animés : elle a une grosse tête en forme d'ampoule, de grands yeux noirs et elle éjecte de petits jets d'encre ;-)

Chaque fois que nous nettoyons notre coque nous avons une armada de mini crabes, furax, qui tentent de nous intimider afin de nous empêcher de détruire leur nouvel habitat.
Cet impressionnant la rapidité avec laquelle la vie s'organise sous un bateau dès que nous restons quelques jours au même endroit! : Les "mini" crabes s'approprient des territoires définis sur les parois latérales des coques, dans l'espace du sommet du safran ce sont de minuscules poissons très vivaces, 4 espèces différentes suivant les escales : les "pyjama style prisonnier" sont en couple et chassent tout ce qui essaie de s'approcher; les argentés sont brillant comme des bijoux et les transparents (ont peut voir leurs entrailles!) sont en banc groupés; le miniature blanc/jaune, solitaire, se colle à nous chaque fois que nous nous mettons dans l'eau !

 Il y a aussi une multitude d'algues, de coquillages et d'autres espèces végétales urticante ;-( qui prolifèrent à vitesse grand V!
Notre chaîne attire plutôt les calamars et notre ancre les poissons "coffre"…

 
Nous sommes bien heureux d'avoir nettoyé notre coque à Tahuata car dans la plupart des mouillages de Nuku-Hiva, l'eau est brune ou verte et il y a des requins...qui ne sont normalement pas dangereux pour l'homme sauf, si l'eau est trouble!
Taiohae

Grande effervescence ici à Taiohae, (Nuku-Hiva) capitale des Marquises en vue des festivités du 14 juillet. Au moins la Polynésie française fête dignement sa fête nationale, organisant des réjouissances durant 1 mois!!! Danses, chants, parades, courses de chevaux et de pirogues, défilés...chaque village et chaque île réunis un nombre impressionnant d'artistes et de musiciens.












Pratiquées sur toutes les iles et par toutes les générations, les fameuses danses guerrières, les haka, puissantes et viriles, contrastent avec la grâce féminine de la danse de l’oiseau.


Le clou de la parade : le défilé des cavaliers, suivi par des courses « sauvages » sur la plage.





Un terrible accident, deux chevaux se heurtant tête contre tête en pleine vitesse, va endeuiller et saper le moral de tout le monde pour le reste des festivités ;-(
Il n’y a même pas un vétérinaire ici, à Nuku-Hiva, capitale des Marquises !










Nous louons une voiture avec nos amis Marc et Marion et partons à la découverte de l’île. 















Vue splendide depuis les hauteurs, le paysage est très différent de la côte sous le vent  (on se croirait en suisse !) à la côte au vent, beaucoup plus aride.


Fougères géantes
Comme à Chermignon !!!





Visite de sites archéologiques et « stop obligatoire » dans ces charmantes églises polynésiennes, toutes différentes les unes des autres, mais ayant comme dénominateur commun de merveilleuses sculptures sur bois.




















Départ pour Anaho au Nord Est de l’ìle de Nuku-Hiva.

Baie de Anaho
Splendide baie ou l’on peut enfin se baigner et crapahuter jusqu'à la ferme de Marie et Moena qui après nous avoir fait faire le tour du propriétaire avec dégustation à la clé, nous invitent dans leur cahute et nous offrent café, miel et pain Marquisien le tout, fait maison, bien sûr.
Vue sur la Baie de Anaho, ho ho ;-)





Notre plan est de partir d’ici 2 jours pour les Tuamotu donc nous leur achetons fruits et légumes pour 2 mois. Marie se propose de nous livrer le tout avec son cheval ;-))

Village de Hatiheu
Nous découvrons une super balade sur un chemin couvert de délicieuses mangues qui nous mène de l’autre côté de la montagne jusqu’à un petit village ou nous dénichons un super resto pour fêter dignement l’anniversaire de Tor ;- )
Nous reviendrons à Hatiheu chez Yvonne pour l’expérience culinaire du four Marquisien qui consiste à  creuser un grand trou dans lequel des pierres sont déposées sur un feu de braises puis recouvertes de feuilles de palmes. 


Four Marquisien
 










Yvonne



 On y dépose cochon, poi-poi (fruit de l’arbre à pain) et  fei-fei (bananes à cuire), on recouvre de feuilles de palmes, puis de sable, et on laisse cuire plusieurs heures. L’opération est un peu délicate à l’ouverture. Il faut dégager le tout sans que du sable pénètre dans la nourriture et…sans se brûler !
Ensuite, il ne reste plus qu’à déguster, au son du yukulele !
Baie de Hatiheu