28.8.13, Hane, Ua Huka.
Le vent revire à l’est…Du coup le mouillage de Hane au sud de
Ua-Huka est accessible. Jolie baie, un peu "rouleur", où nous sommes le seul
bateau.
On se réjoui de visiter
les 3 petits musées des villages de Hane et Hokatu mais on se demande bien
comment l’on va pouvoir accoster… ?!
Il n’y a pas de quai et de gros rouleaux déferlent sur le bout de plage donnant
sur le village.
Un bateau d’indigènes arrive justement afin de débarquer des passagers…on observe
attentivement : le conducteur s’approche en comptant les vagues tandis que
les autochtones se déshabillent (???)… A
la limite du déferlement de la houle le bateau fait demi tour et oh, stupeur!
tout le monde saute à l’eau, sauf le chauffeur qui repart en vitesse avant la
vague suivante !
Je n’en crois pas mes
yeux !!! Les passagers tentent de transporter leurs affaires bras tendus
sur leurs têtes mais se font malmener par les lames. Hum.., du coup je ne suis
plus chaude du tout pour aller à terre ! Je trouve ce genre d’aventure plutôt rigolo en général mais…pas aujourd’hui ;-/
Toutefois, il en faut plus pour décourager le Viking ;-)
Nos sacs étanches avec nos rechanges dans le kayak, nous voilà
partis.
Joli surf, débarquement ok, toujours plus facile dans le sens
des vagues…on improvisera pour le retour.
La visite du centre artisanal est renversante ! Incroyable
qu’un si petit village regorge d’autant d’artistes talentueux ! Nous
achetons des plats en bois sculptés ainsi que 2-3 souvenirs.
Ua-Huka, île bijou ! |
Belle rencontre avec Delphine qui nous explique les « us et
coutumes » puis Maurice et Anthony qui nous invitent à venir partager
repas et ambiance music–ukulélé ce soir. Super tentant mais l’idée de devoir
affronter les vagues de nuit au retour font que, à regret, nous déclinons
l’invitation.
Je tiens fermement les sacs hermétiques contenant notre précieux
butin et avance prudemment tout en « calculant » les séries de vagues
tandis que Tor pousse le kayak en avant et… se le ramasse dans les dents à la
première lame ! Ouille
Exercice de rodéo pour arriver à grimper dans le kayak sans se
faire culbuter par la vague suivante…
Comme partout aux Marquises, cette île regorge de fruits et d’arbres à pain.
Fruit de l'arbre à pain |
Les habitants perpétuent la tradition de commercialiser le coprah
(nom pour la chair séchée de noix de coco) comme leur aïeux... Etonnant car cela
représente beaucoup de travail pour très peu d’argent.
Le processus pour obtenir
le coprah consiste à ouvrir l'épaisse écorce enrobant la noix, puis la coco est
coupée en deux (le tout à l'aide d'un
outils très rudimentaire où d'une machette). Ensuite, pour qu'il soit plus
facile de séparer la chair de l'écorce, les demi noix sont étalées sur de grands
plateaux équipés de toits coulissants. Une fois sec, les Marquisiens vendent
leurs kilos de coprah pour une somme très modique. Nous sommes toujours
interloqué de constater qu'il ne prennent pas la peine de récolter le
délicieux et sain lait de coco alors que l'eau n'est de loin pas partout
potable.
Séchage Coprah |
Aux San Blas, les malins Kunas vendent les noix de coco entière
au Colombiens : très peu de travail contre un bon revenu ! et rien
n’est perdu de la précieuse noix de coco : l’écorce est utilisée pour
fabriquer des brosses, balais, cordes, matelas, combustible etc… ; les coques comme bols ou objets décoratifs et l’huile qui
représente 20% des huiles végétales consommées dans le monde est aussi utilisée
dans les savons, détergents, shampoings, cosmétiques, bougies, colles, époxys,
laques... Une bonne qualité de Coprah contient env. 60% d'huile.
29 Août 13, 6.00h départ.
Cap Sud-Est sur les Tuamotu (non, pas
de S, comme « les Gambier » d’ailleurs).
Longue houle latérale, 20 à 30 nœuds de vent, on avance bien. Le
vent très irrégulier nous file des coups de buttoirs et soudain, notre Gd voile
s’effondre ! La drisse de gd voile en tête du mât vient de se rompre. Nous
modifions notre cap et arrivons sous génois à la tombée de la nuit dans notre
mouillage favoris : Hanamonea sur Tahuata.
Le lendemain à l’aube Tor grimpe au sommet du mât. Quelques
heures plus tard, grâce à son ingéniosité et un petit trou dans notre mât) la
drisse de Gd voile est de nouveau en place.
Hanamonea, Tahuata |
Mais le lendemain, c’est l’inverseur qui lâche, nous ne pouvons
plus charger nos batteries ;-( L’homme va « y » passer la
journée mais fini par trouver la solution. Les 2 jours suivants, les réparations
s’enchainent…décidemment ! Entre deux on se paie le luxe d’une plongée
avec les raies Manta et invitons les copains des bateaux voisins à une séance
cinéma sur Yum-Yum.
Raie Manta |
Houlà, on réalise soudain qu’il nous reste moins de 3 semaines
avant l’arrivée de ma fille à Tahiti, il faut que l’on avance!
Un petit détour sur
Hiva-Oa afin de refaire le plein de provisions et une visite au musée Brel où
nous rencontrons Jean et Nadine qui, super sympa nous véhiculent afin de nous
permettre d’acheter des fruits chez l’habitant. Car ici, pas moyen d’acheter
des fruits dans un magasin ;-/
Jojo, l'avion de Jacques Brel |
Une semaine de navigation nous sépare de Tahiti et nous
aimerions nous arrêter dans les Tuamotu. Il nous reste à charger un fichier
météo et sommes fin prêt pour reprendre la mer. Mais…oups, mauvaise
nouvelle ! Nous voyons que d’ici 48h et pour 4 jours, un bon coup de vent
arrive sur les Tuamotu. Les passes de ces atolls sont difficiles voir dangereuses
par vent fort. Zut alors !!! Il ne nous reste plus qu’à attendre la
prochaine fenêtre météo.
Vu qu’il tombe des cordes à Hiva-Oa, nous retournons sur
Tahuata.
…Les jours passent et le vent fort persiste !
Nous repoussons chaque jour notre départ car nous n’avons aucune
envie de passer une semaine dans la tempête.
Marquisien promenant son cochon |
Virée en dinghy jusqu’à Vaihatu tôt le matin afin d’écouter une
dernière fois les mélodieux chants Marquisiens à l’église puis soirée
« farewell » avec nos amis.
Marquisien à la messe |
Nous partons demain matin direction Tuamotu..ou Papeete (Tahiti).
Nos visites : Asia et Yanick qui arrivent le 24 sept. à
Tahiti sont en train de voir s'ils peuvent reprendre un vol sur les Tuamotu
(qui se trouvent sur notre route). Ce
serait super pour nos visiteurs de pouvoir visiter ces atolls exceptionnels.
Lundi 16.9.13
Tout ok à bord, 1ère nuit magnifique, sous Gennaker, longue
houle sous pleine lune.
Position à 2.00 h locale (11h UTC) : 10 49 06 S / 140 29 37 W
On a le vent en plein dans le c.., qui nous force à « faire
du sud » et change de force constamment. On est à la limite pour le
Gennaker donc, en veille permanente, un peu casse pieds et fatiguant! M’enfin..
« Y en a des plus malheureux! » Hihi
A bord : 35 pamplemousses et des citrons verts pour les
Moritos miam :-)
On sort la ligne de pêche et... on attrape un requin de 25 kg!!!
Aie aie aie. Que mala pata!!! Tor ne veut pas laisser partir son matos
(hameçons, plomb, leurres etc..) mais je ne peux me résoudre à
"sacrifier" une vie pour une poignée de dollars. Donc nous décidons
de couper la ligne (non sans mal!) et laissons s’échapper notre requin avec une
jolie déco dans la mâchoire... ;-/
Décidément, pécher n’est pas notre truc! Dégouté, rangeons tout le matos dans un coffre. On
achètera du poisson aux pêcheurs!
18.9.13
Tout va bien a bord. On maintient une bonne vitesse mais on se
fait aussi bien secouer malgré notre allure au Gd largue.
Hier au couché du soleil un jeune "Boobie" ou
"Fou" est venu se reposer à bord. Il a fait une vingtaine de tentatives
d’atterrissage avant de parvenir à se poser sur Yum-Yum. D’abord à l’avant sur un filin où il nous a
fait une grande démonstration d’équilibrisme, puis sur le toit à l’arrière où
il s’est mis en boule et a dormi toute la nuit! Nous avons arrêté nos Eoliennes
pour éviter "un accident".
19.9.13
Aujourd'hui le vent est un peu plus fort mais plus régulier, on
avance vite sous Gennaker. Bien plus agréable que hier, ou les grains se
succédaient aux périodes de calme plat!!
Nous arriverons à Tikehau demain soir ou après demain matin.
Nous voulions faire une halte a Manihi (1ère ile au Nord des Tuamotu sur notre
route) mais nous l'atteindrons aux alentours de minuit, donc trop dangereux de s'approcher des
récifs ;-Nous allons alors continuer sur Tikehau ou Asia et Yanick arriveront
le 24 à midi.
20.9.13
Nuit assez stable avec en
moyenne 15-20 nœuds, juste un orage et petit coup de vent ¼ h après ma
prise de quart ;-/
9.00h, le vent forci (27-35 nœuds) et ... les vagues
aussi ;-) On se fait de jolis surfs ! Bizarre, le fichier météo nous
donnait 15 nœuds seulement ?!?
13.30 h Tel un mirage, on aperçoit des palmiers au raz des
flots. Tikehau en vue!
ça décoiffe!!! |
15.30h Vent latérale bien soutenu, on entre dans la passe en
"serrant les fesses!"
Trouver un endroit pour
ancrer entre les patates de corail avec 25 noeuds de vent...on est bien content
d‘avoir de bons moteurs!
Sensation d’être vraiment au milieu de nulle part, tel 2 fourmis
au milieu de l'océan...
Par beau temps cet atoll doit être surement magnifique mais pour
l’instant c’est assez impressionnant, de n’être protégé par la barrière de
corail que des vagues de l’océan, mais pas du vent.
Avec tout ce « remue ménage » la visibilité sous l’eau
est trop mauvaise pour que l’on puisse contrôler si notre ancre est bien
plantée. Tor plonge et remonte avec une «mauvaise» nouvelle : le sol est
super dur et notre ancre est juste crochée derrière un caillou.
Hum, si l’on veut dormir cette nuit on a intérêt à se dépêcher
de recommencer notre mouillage avant la nuit.
ferme perlière, Tikehau |
21.9.13
Avons dormi (ouf !) et dessalé Yum-Yum. Il ne nous reste
plus qu’à prier pour que le temps s’améliore avant la venue de nos tourtereaux
!
Atoll Tikehau, Tuamotu. |
22.9.13
Nous sommes très perplexe devant le dernier bulletin
météo ! Une « chose bizarre » se prépare…et il semble bien que
ce sera pile sur l’atoll où nous nous trouvons !
Avec 25 nœuds de vent,
déjà la mer se reforme entre le récif et « nous » ! Nous n’osons
pas imaginer le scénario avec une grosse dépression…
Et dans le coin, il n’y a aucun abri. Hum…pour ne pas se faire
piéger (sommes encore un peu traumatisés par les récits de copains ayant perdu
leur bateau sur les récifs) une seule solution : reprendre la mer et filer
sur Tahiti que nous devrions atteindre juste avant l’arrivée de nos visiteurs. Un coup de fil à
Gilles (qui se trouve à Tahiti) afin qu’il me confirme notre météo pour les 30h
à venir : 10 à 15 kn de vent au départ, puis le vent tombe…
On se dit que, au pire, on finira au moteur et hopla boum, Yum-Yum
reprend la mer…
Je ne croyais pas si bien
dire!
Plus on avance, plus les conditions forcissent !
On se ramasse une bonne tempête (annoncée sur aucun bulletin météorologique!!!) : 45 noeuds de vent avec
des vagues énormes, des éclairs, des trombes d’eau et une visibilité quasi
nulle.
On « lutte» durant 8
h… très fatiguant!
Mais nous sommes arrivés à bon port et la tempête a forci avant
de toucher les Tuamotu où nous étions la veille : 60 Noeuds et vagues de 7-8 m (paraît-il) dans le lagon! 17 maisons démolies et 6 bateaux échoués. Donc nous avons pris la bonne décision de venir chercher les
jeunes a Tahiti même si c est nettement moins exotique ici.
Suis méga heureuse de retrouver ma fille et Yanick est
super ;-)
Vue sur Moorea depuis notre mouillage à Tahiti. |
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